Un exemple de carence typographique : le u tildé en portugais ancien.

En portugais moderne l'article indéfini féminin singulier (fr. une) s'écrit uma.
En portugais ancien (par exemple, au XVIè s. chez Camões) il s'écrivait ũa avec un tilde sur le u
au lieu de um comme aujourd'hui (l'orthographe de la nasalisation en portugais est complexe).

Mais voila, comment obtenir de l'ordinateur qu'il produise un u tildé ?
Pas de problème pour ã, ni pour õ, fréquents en portugais, ni pour le ñ espagnol, mais pour ~u ? Pas prévu !
À telle enseigne que dans certaines éditions de textes anciens disponibles sur le réseau,
le u tildé est remplacé par un u tréma !
 
Par exemple dans l'épigraphe liminaire des célèbres Stances à l'esclave Barbara, de Camões,
chères à Chateaubriand [Mémoires d'Outre-Tombe, p. 409]  :
a üa cativa com quem andava de amores na Índia, chamada Bárbora
.
Texte accessible sur le site Redondilhas de Luís de Camões [Aquela cativa (1595 – redondilha 106)]

La chose y est expliquée très simplement : por razões de limitação técnica !

Peut-on mieux faire ?

Oui, avec l'entité n° 361 (c'est-à-dire, en invoquant le caractère unicode 361 - hexa 0169) : a ũa cativa
La majuscule correspondante (on la trouve chez Camões) a le numéro 360 - hexa 0168.

Jean-François Perrot, 27/06/2004


Exemple
: http://www.instituto-camoes.pt/escritores/camoes/ecloga1.htm, strophe n° 3 :
<p><font face="Comic Sans MS">E vi perder seu preço às brancas rosas<br>
E quase escurecer-se o claro dia<br>
Diante d&#361;as mostras perigosas,<br>
Que Vénus, mais que nunca, engrandecia;<br>
Enfim, vi as pastoras tão fermosas,<br>
Que o Amor de si mesmo se temia;<br>
Mas mais temia o pensamento, falto<br>
De não ser para ter temor tão alto.</font></p>