Cours PLURITAL 2007-2008

Cours n° 2  (16 octobre 2007)

Jean-François Perrot

Caractères, écrans, claviers


Résumé
  1. Position du problème : historique et technique
  2. Lire : Typographie et informatique
  3. Écrire : Le clavier et ses usages.

I. Problemstellung :

  1. Communication ?

    Après avoir vu au cours précédent la nature exacte de l'information logée dans les fichiers,
    et l'omniprésence des mécanismes interprétatifs,
    voyons par quels procédés complexes l'ordinateur nous permet

    Nous admettons sans peine que pour afficher une image à l'écran, ou pour faire entendre le son d'un fichier audio,
    plus encore pour faire jouer un fichier vidéo, il faut un logiciel sophistiqué et une forte puissance de calcul.
    D'ailleurs, pour un fichier image nous distinguons bien l'affichage de la modification
    (tout le monde ne sait pas se servir de PhotoShop !).
    Plus encore pour un fichier audio ou vidéo (là, il faut être un spécialiste pour intervenir).

    En revanche, s'il s'agit d'un fichier texte, nous avons l'illusion d'un contact direct, reproduisant notre expérience
    de la feuille de papier sur laquelle nous lisons et nous écrivons (mais à l'ordinateur il nous faut renoncer à dessiner...).

    Plus précisément, nous projetons sur l'usage conjugué de l'écran et du clavier une image mentale héritée de la machine à écrire.
    En particulier, nous imaginons que le caractère qui apparaît à l'écran
    quand nous frappons une touche du clavier est mécaniquement lié à cette touche
    et que son apparition est la conséquence directe de la frappe...

    Corbeille
    source : http://www.agers.cfwb.be/apsdt/historiq.htm


    Grave erreur !
    Entre les octets dans le fichier et la forme des caractères à l'écran, un traitement d'information considérable a lieu.
    De même, entre notre geste - frappe au clavier, sélection à la souris - et les octets envoyés dans le buffer
    de l'éditeur de texte, un autre traitement d'information se produit.
    Et la complexité des traitements que peuvent effectuer les machines modernes n'a point de limite !
  2. Lire un (fichier) texte ?

    Pas plus que lire une image !

    Un fichier ne contient que des octets,
    toute visualisation repose sur une interprétation.
    Les fichiers-texte ne font pas exception à la règle !
    Que ce texte soit la base d'une interprétation ultérieure (RTF, HTML)
    ne change rien à l'affaire....

    Démo : le même texte est exhibé de manières diférentes par différents outils
    également compétents !
    TextEdit, TextWrangler, Terminal (more & ed).

    Ceci nous amène à interroger l'ordinateur sur ses capacités de scripteur
    - car nous ne lisons que ce que l'ordinateur écrit pour nous.
  3. Écrire un (fichier) texte ?

    Pas plus simple que faire un dessin !

    Il s'agit d'envoyer des octets dans un fichier,
    ce qui ne peut se faire qu'au moyen d'un instrument ad hoc.
    Le clavier n'est pas un instrument simple,
    et il n'est pas le seul en usage (ex. du japonais).

    L'ordinateur comme lecteur ?

  4. Un historique succinct va nous aider dans cette quête.

II. Typographie

Référence : Haralambous et plus
  1. Notions succinctes sur la typographie

  2. Informatisation de la typographie

    1. La technique informatique :

      l'opposition entre
      • polices bitmap [Wikipédia] les premières apparues
      • et polices vectorielles [Wikipédia] plus complexes mais plus performantes,
      • voyez Wikipedia.
    2. La notion de rendering

      vient ajouter une couche de complexité supplémentaire : l'infini raffinement du rendu...

      • Exemple 1 : (caché à l'utilisateur) l'anti-crénelage : aliasing, anti-aliasing

      • Exemple 2 : (à la disposition de l'utilisateur) le crénage (kerning) qui règle l'espace entre les lettres
        pour tenir compte des chevauchements.
        Commande du crénage dans une version déjà ancienne de Microsoft Word :

        Crénage en Word

        Résultat obtenu :

        Aventure

    3. La technique de base actuelle :

      truetype [Wikipédia, Wikipedia], en abrégé ttf (true type font).

      1. Complexité de la technique truetype
      2. Une police ttf comprend tout un arsenal :
        un jeu de dessins pour les glyphes, assortis d'instructions détaillées pour les mettre à l'échelle,
        et une batterie de tables pour assurer la communication avec l'extérieur.

      3. Exemple de dessin de police ttf (police Mangal sous Windows) employant des courbes de Bézier
        représentant le caractère "r voyelle" du sanskrit (en écriture devanâgari,
        ci-dessous dans la police Devanagari MT sur Macintosh)
        r voyelle

      4. Les tables
        • du code indiquant le caractère vers le glyphe qui lui correspond : CMAP,
        • pour trouver les ligatures MORT

      5. La vision Microsoft
        La vision Apple et le format AAT

    4. Les polices sur l'ordinateur

      • Chaque ordinateur possède une collection de polices, qui est considérée comme une ressource
        relevant directement du système d'exploitation.
        Cette collection de polices est à la disposition de tous les logiciels qui en ont besoin.
        Il existe des outils permettant d'examiner cette collection :
        par exemple le TrueType Explorer.

        Illustration montrant l'examen des facultés de crénage de la police Times New Roman avec TTE :

        TTE

        Sur les machines actuelles cette collection est très vaste !

      • La collection de polices peut évidemment varier suivant l'usage qui est fait de l'ordinateur.
        1. Un utilisateur expert en PAO se fournira auprès des grandes fonderies, comme Adobe
          ou Hœfler & Frere-Jones.
          On notera que les belles polices sont considérées commes des œuvres d'art,
          et que leur acquisition peut être onéreuse.

        2. Cette vénérable tradition entre en conflit avec le courant du logiciel libre
          et la pratique généralisée de la gratuité sur Internet.
          Il y a là un phénomène de société digne d'intérêt.

        3. L'utilisateur ordinaire cherchera sur le réseau des polices gratuites,
          sans doute de moindre qualité esthétique, mais suffisantes pour rendre les oppositions traditionnelles
          entre serif et sans-serif, chasse constante et chasse variable, etc.
          Sa préoccupation sera surtout de couvrir un maximum de types d'écritures du monde.
          En effet, impossible de visualiser un texte si on ne dispose pas d'une police capable de l'afficher,
          même avec un rendu médiocre !
          Les possibilités sont en extension permanente :

      • Ce que fait l'éditeur de texte ou le navigateur :
        lorsque la police demandée (dans la page Web, par exemple) ne se trouve pas dans le collection locale,
        il va chercher une police approchante : celle dont la distance Panose-1 avec la fonte manquante est
        la moindre  [Haralambous p. 21] (démo RTF).
        Du moins, c'est ce qu'il est censé faire ! La réalité s'avère complexe et parfois décevante.

III. Clavier, palette etc.

  1. Le clavier

  2. La palette de caractères de Mac OS X

    Palette

  3. Dispositifs de saisie plus complexes

    pour les écritures à base de caractères chinois.
    On tape en transcription latine, le logiciel convertit automatiquement en caractères
    et offre le choix en cas de doute.
    L'exemple du japonais (hiragana, katakana et kanji) avec Kotoeri.
    Il faudrait ici une vidéo !