Cours PLURITAL 2007-2008

Cours n° 2 (16 octobre 2007)

Jean-François Perrot

Bref historique de la communication
entre l'homme et l'ordinateur

(L'expression communication homme-machine ayant un sens précis dans la communauté informatique,
on préfère ne pas l'utiliser ici)
  1. Avant le couple clavier-écran
  2. Clavier et écran alphanumérique
  3. Écran bitmap et imprimante à laser

Avant le couple clavier-écran

Aux commencements de l'informatique, la communication entre les premiers ordinateurs
et les personnes de leur entourage était rudimentaire.
Il n'y avait ni clavier ni écran !

Les utilisateurs pouvaient communiquer avec la machine de deux manières
  1. Pour des ordres brefs :

  2. Pour fournir des données et recueillir des résultats :

    Voyez par exemple à quoi ressemblait l'imprimante IBM 1403 dans les années 60,
    et le lecteur de cartes IBM 2501 dans les années 70.
    Et si vous voulez tout savoir sur les cartes perforées, allez vous documenter en Finlande !

Clavier et écran alphanumérique

Cette situation a peu évolué, dans son principe, jusqu'aux années 80.
Les piles de cartes ont cédé la place aux rubans perforés, puis aux bandes magnétiques, puis aux disques idem.

Les voyants lumineux et les clefs ont été remplacés par des écrans cathodiques assortis de claviers (consoles).
Ces consoles ont survécu longtemps comme instruments de commande et de contrôle.
Le modèle le plus célèbre est le VT-100 de Digital Equipment Corporation (photo, info).

Les imprimantes se sont allégées, et se sont rapprochées des machines à écrire électriques,
grâce à la technique des imprimantes à marguerite.

Ces changements ont modifié considérablement la communication homme-machine, cela va sans dire,
mais du point de vue qui nous occupe ici, la correspondance demeure entre un caractère-machine (ASCII)
et un signe unique, dont le rendu graphique ne dépend que du médium utilisé (écran alphanumérique ou imprimante).
Un a est un a, il n'est pas tracé exactement de la même manière sur l'écran d'un console DEC VT100
et sur une imprimante à marguerite mais il n'est pas question de lui demander de paraître incliné (en italique)
ou en gras (sur la VT-100, toutefois, on pourra obtenir un effet de vidéo inverse : blanc sur fond noir).

Écran bitmap et imprimante à laser

Les choses changent avec l'apparition concomitante des écrans bitmap (alias écrans matriciels) et des imprimantes à laser.
La caractéristique de l'écran bitmap est que chaque point de l'écran est individuellement manipulable par programme,
alors qu'un écran alphanumérique gère lui-même les blocs de points qui affichent les caractères - d'une manière logiquement
équivalente à ce que fait une machine à écrire [la notion d'écran alphanumérique s'oppose à celle d'écran graphique :
à présent tous les écrans sont graphiques - ou presque !] .
Dès lors, l'ordinateur a pour fonction essentielle de dessiner point par point sur son écran, en continu,
au lieu de lui envoyer des signaux discrets correspondant chacun à un caractère.
En particulier, il peut associer à un même caractère des rendus graphiques différents au gré du programmeur.

L'imprimante à laser, de son côté, réalise sur papier l'homologue du bitmap sur écran.
Grâce à un  médium de communication perfectionné (le langage Postscript, ou son dérivé le Portable Document Format PDF),
l'ordinateur peut lui commander des tracés arbitrairement compliqués.
En outre, l'imprimante sait interpréter les ordres de l'ordinateur avec une résolution bien supérieure à celle de l'écran.
Elle apporte donc une valeur ajoutée, en réalisant un travail d'impression de qualité comparable à celle des machines offset
des imprimeurs professionnels.

Dès lors, tout est en place pour que se développe une nouvelle application de l'informatique, la PAO ou
Publication Assistée par Ordinateur. Elle vient modifier profondément les métiers liés à l'édition,
et réciproquement tout utilisateur d'un logiciel de traitement de textes sur ordinateur se transforme, volens nolens, en éditeur de ses œuvres.
En effet, toutes les questions de présentation du texte, de mise en pages, de choix typographiques, qui étaient autrefois
confiées à l'imprimeur, sont désormais à la portée du rédacteur lui-même.

Et la logique économique fait que ce qui est possible devient bien vite obligatoire !