Platon et Aristote
approximation à la louche...
Pour Aristote :
- Les concepts (abstraits, généraux) sont formés dans notre esprit par induction
à partir des objets (concrets, singuliers) du monde terrestre.
Pour Platon :
- Les concepts (abstraits, généraux) existent de toute éternité dans un monde supra-terrestre
(Platon les appelle les Idées, ou les Formes).
- Les objets (concrets, singuliers) du monde terrestre n'en sont que le reflet transitoire.
- La connaissance que nous en avons vient de ce que notre âme a séjourné au ciel des Idées,
et la rencontre des objets réveille le souvenir qu'elle en a gardé
(par un processus de remémoration, en grec anamnèse).
Le platonisme des mathématiciens
L'approche d'Aristote nous paraît certes bien raisonnable, celle de Platon beaucoup moins,
et pourtant...
Si nous analysons le raisonnement que nous faisons pour démontrer un théorème de géométrie quelconque
(G. Klima prend comme exemple le triangle rectangle inscrit dans un demi-cercle, résultat dû à Thalès),
nous voyons bien vite que la figure sur laquelle nous avons raisonné n'existe pas en tant qu'objet réel,
plus exactement que le dessin concret fait au tableau ne la représente pas correctement.
Où est donc cette figure ? D'où vient-elle ? Comment la connaissons-nous ?
Platon a une réponse...
Cette expérience est commune à tous les mathématiciens, qui sont inébranlablement persuadés
que les objets mathématiques qu'ils manipulent tous les jours existent réellement,
éternellement, sans être sujets aux contingences du monde matériel,
en somme, dans le monde des Idées de Platon.
L'École d'Athènes de Raphaël
L'opposition entre Platon et Aristote domine tout le domaine de la pensée qui nous préoccupe ici.
Selon A. de Libera [Querelle, p. 12],
le problème médiéval des universaux est une figure du débat qui, depuis l'Antiquité tardive,
oppose et rassemble à la fois le platonisme et l'aristotélisme.
Elle a reçu une illustration mémorable dans la fresque de Raphaël appelée l'École d'Athènes (voyez Wikipedia).
Au centre de la composition Platon (âgé, sous les traits de Léonard de Vinci) pointe son index vers le ciel
tandis qu'Aristote, plus jeune (il fut l'élève de Platon), étend sa main droite au-dessus du sol.
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